Sur l'ensemble des courriers que nous recevons, dans la majorité des cas, les personnes nous parlent de leur sentiment de manque de confiance en eux voire de mésestime. Certains se sentent différents, moins bons, moins efficaces, trop discrets… Ils cherchent leur place et se demandent comment avoir d'avantage confiance en eux.
On trouve deux mouvements pour prendre confiance en soi. Il y a bien sûr la question de la reconnaissance dans le regard d'autres (que l'on estime, respecte et apprécie) de qualités personnelles en soi. Et simultanément, l'acceptation dans un effet miroir de l'existence et de la valeur de ses qualités.
Être fier de soi, de ce que l'on est et de ce que l'on peut produire, donner, partager est le fondement de la confiance en soi. Mais ce sentiment ne peut pas toujours être vécu dans le système scolaire ou dans son milieu professionnel. Bien sûr on peut se trouver en situation d'échec mais cela ne doit pas remettre en cause ses autres compétences (relationnelles, affectives, manuelles et intellectuelles). Chaque difficulté rencontrée permet d'évoluer et aide à comprendre qui l'on est. Ce qui se passe dans un domaine spécifique (l'école, le milieu professionnel…), ne révèle pas tout ce que l'on est.
Se regarder avec confiance, bienveillance, conserver toute sa motivation, positiver les expériences quelles qu'elles soient.
Les aptitudes de chacun sont réelles, nécessairement différentes de celles des autres. Il faut identifier ses compétences (y compris indépendamment du système scolaire ou professionnel) et ainsi trouver le domaine dans lequel les exploiter.
Parfois, ce cheminement vers la confiance en soi nécessite la parole de l'autre (amis, famille) ou un regard extérieur, les entretiens et les tests lors d'un bilan d'orientation ou de reconversion peuvent aider dans la découverte de soi et de ses potentialités inexploitées.
Il faut s'accorder ce temps de se demander qui l'on est vraiment et pas forcément ce que l'on aimerait être. Alors on pourra décider en toute conscience et confiance de son propre parcours.
On oublie souvent d'en parler mais l'orientation d'un jeune influence le vécu de l'ensemble de la famille. Les parents sont en première ligne. Quelle place doivent-ils prendre dans la maturation forcément individuelle de leur enfant. Comment accompagner un jeune dans ce parcours engageant et donc stressant. Comment aussi parfois motiver son enfant perdu et dans un manque de confiance en ses capacités ?
Comment être là sans s'imposer et imposer ses propres sentiments ? La question du stress parental se pose aussi dans ce qu'il a de contagieux. Chaque parent a des mouvements naturels pour l'avenir de son enfant : sa propre histoire, son propre parcours, voire ses propres frustrations influencent le discours des parents la plupart du temps inconsciemment. C'est pourquoi, se poser la question de son cheminement personnel, de ses éventuelles frustrations professionnelles ou idéalisations de métiers rêvés est un excellent premier pas pour accompagner son enfant sur son propre chemin.
L'orientation est une période délicate du côté des parents et pourrait se résumer par : « être là, suffisamment, à disposition mais pas plus ».
Les parents sont la base de sécurité affective pour leurs enfants. En cette période de choix, ces derniers ont besoin d'être rassurés sur leur image d'eux même pour croire en eux. Mais ils ont aussi besoin d'indépendance, ils cherchent parfois la contradiction et leur travail s'en ressent. Il s'agit évidement pour eux de grandir. S'ils ont besoin du soutien moral de leurs parents, ils ne veulent pas se sentir influencés. Si des dialogues sont indispensables à ce moment là, la liberté de choisir doit rester une base.
Les parents peuvent proposer leur aide à leurs enfants sur différents plans :
Découvrir sa personnalité, c'est un temps indispensable pour s'orienter. Comment se définir ? On trouve toujours quelques mots pour cela, mais l'on perçoit bien que ce n'est qu'un petit bout de soi. Si on va plus loin dans nos réflexions, on découvre aussi nos propres contradictions. On se définit indépendant mais avec également le besoin d'être rassuré par un cadre. On s'estime trop en retrait mais aussi capable d'argumenter avec passion sur certains sujets qui nous intéressent. Toute cette complexité est passionnante mais handicape parfois pour comprendre qui l'on est.
Quelles sont mes compétences ?
Quelles sont mes motivations ?
Comment envisage-je de trouver ma place dans la société actuelle et d'y jouer mon rôle et dans quel environnement ?
Quelle place je veux accorder à mon travail dans ma vie ?
Dans ce chemin vers la connaissance de soi, la question des compétences scolaires n'est pas à exclure. Les résultats scolaires révèlent des compétences en terme d'esprit de synthèse, de compréhension, de mémoire, d'attention et éventuellement des prédispositions scientifiques, littéraires… Il faut bien sûr prendre en compte cela.
Néanmoins, les résultats ne sont pas toujours en accord avec les potentiels. Parfois le manque de motivation (par difficulté de se projeter dans l'avenir, par difficultés avec le cadre scolaire) amène à un désinvestissement des études. Il s'agit pourtant de trouver l'énergie pour les réinvestir car même si les notes ne font pas tout, elles imposent des restrictions dans les choix. Les bilans d'orientations aident souvent ces jeunes démotivés car en n'ayant une meilleure vue pour leur avenir, ils parviennent à nouveau à se mobiliser pour leurs études ou à trouver une voie plus adaptée.
Avant toute chose, il est important de se dire qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise voie. Il s'agit de trouver sa voie, celle qui conviendra. On entend régulièrement le terme « voie royale ».
Or si on considère que chaque individu est différent, on admet aussi que chaque système de formation ne peut convenir à tout le monde quelque soit son dossier scolaire ou son parcours professionnel. En effet, de bonnes notes ne vous donnent pas systématiquement les caractéristiques nécessaires à la poursuite d'études préparatoires avec une forte concurrence. A contrario, la faculté ne convient pas à tout le monde, car exige une autonomie de travail très importante.
Le choix des études ne peut se fonder uniquement sur le dossier scolaire. Les compétences exigées dans les études post bac ne sont pas forcément les mêmes que celles au lycée (les BTS peuvent par exemple être très concrets).
Ainsi après la connaissance de soi, il s'agit d'évaluer tous les chemins d'accès au métier afin de choisir celui où l'on pourra développer tous ses potentiels. Moralement, il est important de se sentir compétent dans sa formation pour y montrer le meilleur de soi. Concrètement, il vaut mieux être dans les dix premiers d'une formation moins élitiste que dans le dernier tiers d'une « voie royale ». La confiance en soi en sera renforcée et les études d'autant plus agréables et productives pour l'avenir.
Car on l'oublie parfois, les études ne sont qu'un chemin d'accès à un métier. Et là encore, il s'agit de dédramatiser, rien n'est définitif. Il faut se donner des possibilités de changement de voie. Mais pour s'engager dans des études, il est indispensable de penser à cet objectif final pour en avoir une connaissance la plus juste possible et tout particulièrement en ce qui concerne la place que ce métier va prendre dans sa vie : en terme d'investissement, de rémunération, de temps, de reconnaissance sociale…
Et bien sûr un élément à ne pas oublier est également la réalité du marché du travail.
Se pose ici la question de l'engagement, car s'orienter ou se réorienter c'est s'engager. S'engager pour soi et également pour les autres.
Beaucoup de jeunes ont peur de « perdre une année », s'ils se trompent ou s'ils échouent dans la voie choisie (prépa, 1ère année de…). Cette peur est en partie légitime mais ne doit pas empêcher de tenter. Tout particulièrement pour les lycéens, ils ont le temps et aussi le droit de se tromper. Pour sa construction personnelle, il peut être important de s'engager y compris dans un projet risqué. En cas d'échec, le jeune se sera assuré qu'il aura tout essayé et pourra alors dans de meilleures conditions intégrer une formation parallèle. Il aura nécessairement appris des choses sur lui, sur ses capacités et pourra adapter son projet de manière plus sereine.
OSER,
C'est prendre le risque,
C'est quitter la terre ferme,
C'est ne pas savoir à l'avance ce qu'il y a devant,
C'est accepter l'inconnu, l'inattendu, et la rencontre.
Celui qui ne fait rien, n'a rien, n'est rien.
Il peut éviter la souffrance et la tristesse mais il n'apprend rien,
Ne ressent rien, ne peut changer ni se développer,
Ne peut ni aimer, ni vivre,
Enchaîné par sa certitude, il devient esclave, il abandonne sa liberté.
Seuls ceux qui risquent sont libres.
Auteur inconnu
Après un échec dans une voie choisie ou bien la prise de conscience que cela ne convient pas, il s'agit de mobiliser sa capacité à rebondir. Le système des études en France offre une richesse très importante de modes de formation et de passerelles entre les voies. Rien n'est figé. Les passerelles sont toujours possibles, dès lors que l'on montre un fort investissement. L'énergie est déterminante alors.
Si les études choisies pour un objectif paraissent finalement inadaptées mais que la motivation pour le métier est identique, une autre voie d'accès est toujours possible.
Cela est particulièrement vrai pour les écoles de commerce ou d'ingénieur. Il arrive ainsi qu'après s'être engagé dans une prépa on constate finalement en cours d'études que le rythme, l'ambiance …ne conviennent pas, il est tout à fait possible alors de rebondir sur un BUT, un BTS, une Fac … et aboutir au projet initial d'intégrer une école de commerce ou d'ingénieur.
Si la motivation pour le métier disparaît, il faut positiver cette expérience, cela n'est pas un échec, mais une étape pour affiner la connaissance de soi et trouver finalement la voie professionnelle qui vous conviendra. Ce temps de vie pourra dès lors être valorisé.
Pour les élèves ayant obtenu leur bac, le BTS et le BUT sont des voies d'accès à la professionnalisation. Ils permettent en 2 ou 3 ans d'accéder à un niveau Bac+2/3 reconnu sur le marché de l'emploi.
Le panel de formation est très large (200 spécialités toutes option confondues).